Publié dans Editorial

Un signal fort !

Publié le dimanche, 13 juin 2021

Le Chef de l’Etat Rajoelina Andry a rendu visite la Commune rurale d’Ivato ce jeudi 10 juin. Un passage éclair mais très lourd en symbole ! C’est la première fois dans les annales de la République qu’un Président a bien voulu courber l’échine et descendre pour rendre visite une Commune rurale fief de l’opposition. Le premier magistrat de ladite Commune appartient au parti très engagé au camp d’en face.

Randrianarisoa Penjy, un militant engagé de la première heure de « Tiako i Madagasikara » (TIM), élu pour la deuxième fois à Ivato, a eu l’honneur de recevoir le Président de la République chez lui. Le candidat IRD n’a pas réussi à le défaire sinon à le déloger lors de la dernière communale. Journaliste, chroniqueur et reporter d’une station de radio privée de la Capitale (ACEEM) de son état, Penjy a réussi son ancrage à Ivato.

Orange et rouge, deux couleurs différentes voire contradictoires, TGV et TIM s’opposent dans tous les sens. Les deux leaders fondateurs très loin en âge se positionnent en adversaires de toujours. Les animosités n’en manquent pas surtout de la part de son cadet, tenant du pouvoir.

Ainsi donc, Rajoelina Andry atterrit à Ivato, chef- lieu de la Commune s’entend d’abord mais aussi la porte d’entrée et de sortie de Madagasikara, terrain normalement hostile au régime Orange. Il débarque en sa qualité de Président de tous les Malagasy. Et Rajoelina n’est pas venu les mains vides. Il a offert sans conditions aucunes un camion- benne et cinq bacs à ordures. Les tas d’ordures qui s’entassent ici et là ternissent l’honneur de cette « vitrine » de la Grande île en polluant l’atmosphère. La Commune en tant que telle n’aura pas les moyens matériels de s’en approprier pour se débarrasser de ces immondices. Les dons offerts par le Chef de l’Etat arrivent à point nommé.

A travers ce geste inédit, le Président Rajoelina veut bien envoyer un message clair et évident à tous les Malagasy ainsi qu’aux hommes et femmes politiques du pays à savoir qu’il faut oser « dépasser » même « briser » les clivages politiques si l’on veut vraiment sauver ce pays. Un signal fort pour bétonner les assises de l’unité nationale !

Le premier acte officiel du général de division Gabriel Ramanantsoa, quand il avait reçu les pleins pouvoirs des mains du Président Tsiranana, fut de mettre au silence tous les partis politiques qu’il tenait pour responsables des clivages entre les Malagasy, un frein au développement. Quand il quitta le pouvoir, le colonel Ratsimandrava ayant pris la relève lui emboîta le pas. Mais au moment où un certain Didier Ratsiraka arriva à la tête du pays, il a tout chamboulé et les partis politiques avec leurs impacts délétères revinrent au galop. Malgré la tentative de ralliement autour d’une même plate-forme dans le cadre du FNDR, les clivages persistent et signent. Et on est là !

Le Président Rajoelina Andry, conscient du danger mortel que représentent les clivages politiques pour le développement du pays, retrousse les manches et franchit le Rubicon pour faire table rase de ces « murs » indésirables. En se rendant, de son propre gré à Ivato, fief du TIM, Rajoelina lance un signal fort au nom de l’unité nationale.

Ndrianaivo

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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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